C’est fou comme en 8 mois, 2 copines peuvent devenir des étrangères. C’est court 8 mois pour balayer d’un revers de la main des années d’amitiés. 8 mois, c’est presque le temps d’une grossesse alors je ne vous fait pas de dessin, vous savez très bien d’où vient le problème.
J’ai écrit plusieurs articles sur les ressentiments autour de l’annonce d’une grossesse ou du fossé qui sépare les femmes qui ont réussi à monter dans le train de la maternité rapidement et les autres. Ces articles n’étaient pas anodins, j’y ai couché mes ressentis vis à vis d’Elle.
Dès la réception de son test de grossesse positif quelques jours après la lecture du spermogramme désastreux de Zhom, les dés étaient jetés. Elle partait dans l’euphorie de sa grossesse, je plongeais au troisième sous-sol. J’ai très mal réagit face à son annonce de grossesse, je n’ai pas su (pu) me réjouir trop accaparée par le coup de massue qu’on venait de prendre. Elle avait ce que je désirai depuis de si long mois… La tristesse et la jalousie ont pris le dessus et il a fallu du temps pour que je digère l’information.
Et puis nous avons eu du mal à se placer l’une vis-à-vis de l’autre. Elle n’osait pas parler de ses problèmes de début de grossesse pour ne pas me faire de peine, je n’arrivais pas à passer le cap de faire semblant que tout allait bien. Je ne voulais pas la saouler avec mes soucis d’infertile. Comment continuer à échanger si on ne peut pas échanger sur les grands bouleversements que l’on est en train de vivre ? Les échanges sont devenus vides et épistolaires, nous sommes sur 2 planètes si différentes.
La rancœur s’est mélangée avec tous les petits non-dits. Je resterai la copine qui a mal réagit face à son bonheur de tomber enceinte. Celle qui n’a pas été là au tout début, celle qui lui fait payer le prix de son infertilité. Celle qui a gâcher sa grossesse car elle ne s’est peut-être pas sentie libre d’en parler autant qu’elle l’aurait voulu.
Elle restera celle qui ne m’a pas appelé quand je lui ai appris la stérilité de Zhom. La première copine enceinte alors que ce n’est pas prêt de m’arriver.
Aujourd’hui, notre lien n’est plus. La vie est ainsi. Nos chemins personnels sont devenus si différents qu’il ne pouvait en être autrement. Elle va connaître les joies de la maternité avec un enfant de celui qu’Elle aime, je n’aurai très probablement jamais d’enfant de Zhom (croire au miracle est toujours permis non ?) et je ne suis pas prête de bercer mon bébé.
J’étais prévenue : l’infertilité peut être fatale pour l’amitié.
Je ne peux malheureusement que confirmer ce que tu décris … Mais je me dis que peut-être un jour, quand j’aurai un bébé dans les bras, nous repartagerons le même monde. Peut-être.
Bise.
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Si les liens arrivent à redevenir les même. Nous verrons ce que l’avenir nous réserve…
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Je vous le souhaite à toutes les 2 en tout cas. .. Parce que votre amitié en valait vraiment la peine pour vous connaître toutes les 2…
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Je te comprends tellement… j’ai du mal à maintenir le lien avec un couple d’amis pourtant passés par la PMA mais qui ne nous épargne rien de leur bonheur…
Et puis c’est difficile d’être confrontée à des sentiments qui nous font aussi un peu honte : l’envie, la colère… Je crois que l’égoïsme, parfois, peut servir à se préserver.
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Oui, ça doit être de l’égoïsme. Et puis on n’arrive plus à échanger. Chacune est dans son trip et tout les 2 sont incompatibles.
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+1 et tout pareil
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est-ce que je peux dire que toutes les femmes enceintes sont des p*tes et que je veux bien qu’on m’insulte à mon tour si un jour je le suis ?
Une femme qui n’a pas connu l’infertilité ne pourra jamais comprendre ce qu’on ressent. Et on dirait que celles qui passent de l’autre côté ont tendance à oublier aussi.
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On te fouettera sur la place publique 😉 😉
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